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Édition 15 ans Meilleur Ouvrier de France – Le parcours vers le titre

Le 15 mars prochain, ce sera les 15 ans du titre de Meilleur Ouvrier de France. Quand je regarde en arrière, j’ai l’impression que 15 ans c’était hier.

La préparation pour un titre de Meilleur Ouvrier de France en Sommellerie, c’est quelque chose de très long. Ça parait tout bête de dire ça, mais c’est une alchimie entre validation des acquis et l’expérience.

La perte de ma maman en 2000, un manque de préparation et d’envie (peut-être) ne m’avaient pas permis de participer à la première session. J’avais commencé cette quête en 2003 pour le passer en 2004. Malgré un bon parcours avec une place en finale, ce fut un échec. Il n’avait non pas un goût amer mais presque. Cependant, en y réfléchissant, j’ai vu et compris mes erreurs et cela été l’occasion d’apprendre aussi beaucoup sur moi. Je me suis posé la question si j’avais envie d’y retourner ou pas. Ça été une longue discussion avec mes fils. Parce c’est aussi, quand vous préparez un concours comme ça, beaucoup d’absences, de délégation de la parentalité. Il faut l’accepter et en être conscient et que la personne qui vous accompagne à ce moment-là en soit consciente également.

La préparation c’est beaucoup de dégustations, beaucoup de déplacements et puis faire vivre et revivre vos connaissances.

La connaissance, vous l’aurez par vous-même. C’est-à-dire qu’il faut vraiment lire, lire, lire, et beaucoup lire ! Lire tout ce qui existe : tout ce qui existe dans le vin et également les spiritueux et les boissons en général. C’est aussi lire tout ce qu’il se passe pour avoir une culture générale abondante.

Il faut également être dans une vraie situation de restauration voire refaire de la restauration pure et dure pour prendre des automatismes de service.

Ça été un chemin très passionnant, peuplé de rencontres extraordinaires qui sont gravées en ma mémoire de façon indélébile.

En 2007, l’épreuve se passait en Haute-Savoie. Je m’étais préparé à ce qu’il y ait des fromages locaux. J’ai donc été à la rencontre des fromagers et aussi des distillateurs pour m’imprégner le plus possible. Cette préparation a été l’occasion de faire un tour de France et aussi de faire des découvertes dans le monde.

Quant au bout du bout, le 15 mars 2007 je gagne ce titre, je ressens un soulagement, du bonheur. Je pense immédiatement à mon père qui a été ouvrier toute sa vie, cette victoire est aussi pour lui. Je pense à ma mère qui de son nuage là-haut me couvre de son plus beau sourire de la fierté. Je pense à mes garçons qui sont petits mais qui sont tellement contents pour moi. C’est la réussite de toute une équipe dont mon plus fidèle lieutenant de l’époque Samuel Arsac qui a été présent du premier au dernier jour. C’est aussi la réussite de tous les gens qui m’ont aidé, soutenu par un mot gentil, par des encouragements, par des petits riens qui font tant de bien.

 

Sans eux je n’aurai peut-être pas pu gagner et il ne faut jamais l’oublier.